L’eau, élément transversal du PNACC 3

L'eau dans le 3e Plan d'adaptation national au changement climatique

Avec plus d’un an de retard, le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) a été dévoilé le 10 mars dernier par la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

 

Adossé à une trajectoire de réchauffement du territoire français de + 4 °C en 2100, ce 3e PNACC présente 52 mesures construites autour de cinq grands axes : protection de la population, résilience des territoires et de leurs infrastructures, résilience économique et alimentaire, protection du patrimoine naturel et culturel, et mobilisation des forces vives de la nation.

 

 

 

Des actions à décliner dans les territoires

Pour cela, le PNACC 3 appelle les territoires à approfondir la connaissance des impacts et des vulnérabilités des usages de l’eau à l’aune du changement climatique, et à intégrer la TRACC (trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique, qui devrait devenir opposable) dans tous les documents de planification et de gestion de l’eau (SAGE, PTGE) ou d’aménagement du territoire (SAR, PLUi, SCoT…).

 

Plusieurs actions structurantes, comme l’accélération de la réalisation des études de vulnérabilités, l’établissement de schémas directeurs d’alimentation en eau potable (AEP), la systématisation du zonage pluvial sont au programme et devront être mis à l’agenda des territoires.

 

Le travail de sensibilisation de tous les usagers n’est pas en reste : tenue d’exercices Orsec en cas de tension sur l’AEP, accompagnement des usagers dans les économies d’eau, notamment à travers la nomination d’un référent eau au sein des entreprises dans le cadre de leur plan de sobriété hydrique. Plusieurs actions visent ainsi à « embarquer » l’ensemble des usagers et secteurs économiques.

 

Les solutions fondées sur la nature, et notamment l’amélioration de l’infiltration de l’eau pluviale, sont aussi mises en avant. Convoquée dans plusieurs mesures, l’infiltration est un axe de travail important.

 

Enfin, faisant feu de tout bois, le Plan appelle à développer l’économie circulaire de l’eau en ayant recours à l’eau impropre à la consommation, à considérer le dessalement de l’eau de mer, ou encore à aborder de façon intégrée les questions de qualité et de quantité dans l’optique d’envisager la disponibilité réelle de la ressource en eau.

 

Si le cap des +4 degrés à 2100 fixé par ce 3e Plan donne un cadre d’action commun, l’ensemble peine cependant à convaincre. Les mesures de court terme, d’optimisation ou de sensibilisation, pour nécessaires qu’elles soient, sont insuffisantes face aux défis posés par la variabilité des impacts du changement climatique. Des transformations profondes des modes « de faire », dans tous les secteurs et de la part de tous les acteurs, sont indispensables.

 

 

Des doutes sur le budget

Reste par ailleurs du flou sur les budgets alloués à ce plan d’actions. Si le Fonds Barnier se voit renforcé de 75 millions d’euros pour parvenir à 300 millions, son périmètre s’élargit cependant aux mesures de prévention des collectivités. Sera-t-il suffisant pour affronter « le mur d’investissement » qui se dresse dans certains territoires ? 260 millions d’euros de crédits issus du Fonds Vert (passé de 2,5 milliards d’euros promis l’année dernière à 1,12 milliard en 2025) seront consacrés à l’adaptation. Quant aux agences de l’eau, elles flécheront un milliard d’euros de crédits vers l’adaptation, dont 40 % vers des solutions fondées sur la nature.

 

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