État des lieux du SDAGE : des avancées, mais la pression sur l’eau s’intensifie

Garonne, sécheresse (c) Loic Bel

Des avancées, mais une alerte claire : l’état des lieux 2025 du bassin Adour-Garonne, adopté le 11 décembre par le comité de bassin, met en lumière des progrès réels, tout en révélant une pression croissante sur la ressource en eau. Le changement climatique bouleverse les équilibres du bassin et impose d’accélérer l’action. Ces enseignements nourriront l’élaboration du SDAGE 2028-2033, qui devra tracer une trajectoire ambitieuse pour répondre aux défis à venir.

 

Une base de décision pour le prochain SDAGE

Fondé sur des données recueillies entre 2021 et 2023, cet état des lieux constituera le cadre de toutes les décisions relatives à l’évolution du SDAGE pour la période 2028-2033. La mise à jour du SDAGE, lancée en 2024, doit s’achever en 2027, pour une mise en œuvre effective jusqu’en 2033. Présenté le 11 décembre, cet état des lieux met en évidence les enjeux majeurs pour le bassin, tout en révélant une situation contrastée en Adour-Garonne et des défis à venir.

 

Des progrès, mais la pression sur la ressource s’accentue

La part des masses d’eau superficielles en bon état progresse dans le bassin, passant de 50 % en 2019 à 55 % en 2025. Ces améliorations restent toutefois insuffisantes pour atteindre l’objectif du SDAGE, fixé à 70 % de masses d’eau en bon état pour 2025.
Pour les masses d’eau souterraines, le bilan est également mitigé : si l’état chimique s’est amélioré, l’état quantitatif des nappes montre une légère dégradation, conséquence d’un déséquilibre entre volumes prélevés et capacité de recharge.

 

L’état des lieux détaille que les pollutions ponctuelles diminuent nettement, alors que les pollutions diffuses continuent de progresser malgré les efforts des différents acteurs. Parallèlement, les altérations hydromorphologiques des rivières du bassin s’accentuent sous la pression des activités humaines, réduisant leur capacité naturelle d’autoépuration et affectant leur fonctionnement écologique.

 

Enfin, en matière de prélèvements, la pression reste globalement stable, même si l’application d’une nouvelle méthode nationale de délimitation du seuil révèle une légère baisse sur les eaux superficielles.

 

La vulnérabilité du bassin au changement climatique, désormais cartographiée

L’état des lieux est clair : le changement climatique renforce le risque de ne pas atteindre le bon état des eaux. Pour la première fois, l’état des lieux intègre une estimation de la vulnérabilité des territoires du bassin au changement climatique. Ce travail de cartographie montre que même dans les zones aujourd’hui préservées, comme les têtes de bassin versant, le changement climatique fait peser un risque de dégradation de la qualité de l’eau de plus en plus important d’ici 2100.

 

Si ce travail montre que des marges de progrès existent, il souligne aussi que les gains seront difficiles à obtenir, et le seront d’autant plus face au changement climatique. Pour y parvenir, les ingrédients semblent clairs pour le comité de bassin : une politique ambitieuse à l’échelle du bassin, soutenue par une mobilisation coordonnée de tous les partenaires et acteurs territoriaux, et une accélération de l’action pour réduire les pressions et s’adapter au changement climatique. À ces conditions locales s’ajoute toutefois un élément incontournable : un accompagnement national cohérent. Sur ce point, le Livre Blanc issu de la conférence sur l’eau organisée par le comité de bassin en avril 2025 formule plusieurs pistes d’évolution. Les acteurs du bassin y présentent différentes propositions, tout en revendiquant « une politique de l’eau réellement décentralisée, plaçant le territoire au cœur de l’action ».

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