Une étude récente du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie) en partenariat avec l’Institut pour la recherche de la Banque des Dépôts s’intéresse aux comportements des Français vis-à-vis de l’eau afin d’entrevoir des marges d’action.
L’étude « Pénuries d’eau : les Français au milieu du gué » révèle que « les Français se préoccupent de plus en plus de la ressource en eau, notamment du fait de la multiplication des sécheresses ces dernières années. 7 Français sur 10 considèrent que le pays va manquer d’eau potable dans le futur, et cela se traduit dans leurs (petits) gestes. La moitié des Français déclarent faire des économies d’eau en 2023, soit plus de deux fois plus en proportion qu’en 2010, en grande majorité dans la perspective de préserver la ressource. »
Deux paradoxes sont relevés par cette étude : « Les personnes fréquemment affectées par des épisodes de sécheresse sont bien plus optimistes que les autres quant à la disponibilité future en eau potable dans le pays ». Cela montre, selon l’étude, une accoutumance des personnes exposées aux situations de tension. C’est le « paradoxe de l’expérience ».
Deuxième singularité : malgré la « bonne conduite » et les « petits gestes » des Françaises et des Français, la consommation d’eau par les ménages est au même niveau aujourd’hui qu’en 2010. Cela peut s’expliquer, selon l’étude, par la persistance (voire la hausse) de comportements gourmands en eau, imputables à l’élévation des températures qui réclame plus d’eau pour son confort personnel. Parmi les comportements consommateurs d’eau : les piscines individuelles, qui se multiplient (la France est le 2e pays comptant le plus de piscines individuelles après les USA), le nettoyage des véhicules et l’arrosage automatique du jardin.
De façon globale, l’étude souligne que les restrictions concernant l’usage de l’eau sont bien mieux acceptées par les Français que les autres mesures de protection environnementales. Pour l’eau, les Français seraient prêts à « des sacrifices », notamment en période de pénurie.
Lien vers le rapport complet de la Banque des Dépôts
Photo d’ouverture (c) Catherine Mosiniak-Paillier