La FNCCR, la FP2E et Intercommunalités de France révèlent dans une étude menée conjointement une baisse inattendue de la consommation d’eau potable en France en 2023. « C’est du jamais-vu ! », note Régis Taisne, directeur du cycle de l’eau à la FNCCR, interrogé par Les Echos.
Selon l’enquête flash de la FNCCR publiée le 29 mai dernier, la consommation de l’eau potable au niveau national a diminué de 3 à 4 %, contre une baisse annuelle de 0,5 à 1 % en moyenne ces dernières années. La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) confirme ces résultats et estime une baisse moyenne de 3 %, allant jusqu’à 10 % dans certains territoires, notamment le bassin Rhône-Méditerranée-Corse.
Comment expliquer une telle sobriété ? Pour ces professionnels, cette réduction est difficile à interpréter car les consommations de 2023 des différents usagers (agriculteurs, ménages, industriels, secteur énergétique) ne sont pas encore connues. Cependant, elle pourrait être le résultat de la prise de conscience générale impulsée par la sécheresse de 2022, corrélée aux restrictions d’eau et aux campagnes de sensibilisation sur la rareté de l’eau. Le secteur privé comme les ménages auraient joué un rôle, mais la multiplication des forages privés pourrait contrebalancer l’apparente sobriété française.
Par ailleurs, si l’on peut se réjouir de ces économies d’eau, il reste à espérer pour les collectivités que les solutions de financements des services d’eau émergeront aussi rapidement que les changements de pratiques. Les recettes des services d’eau et d’assainissement sont en effet « assises sur les volumes d’eau consommés à plus de 80 %, la part fixe de l’abonnement se limitant à 15-20 % », rappelle l’étude qui propose par ailleurs 25 pistes pour renouveler le modèle de financement des services d’eau et d’assainissement.
Lien vers le dossier de presse et les 25 propositions pour renouveler le modèle de financement des services d’eau et d’assainissement