Récits de recherche sur l’eau dans un monde interdisciplinaire
L’eau est souvent cantonnée à des aspects techniques, enfermée dans des arènes d’experts. Pourtant elle est un objet hautement social et politique. Depuis plusieurs années, la recherche interdisciplinaire sur les (nombreuses) questions liées à l’eau apparait de plus en plus nécessaire et plusieurs programmes émergent, mêlant sciences humaines et sociales et sciences techniques et de la nature. L’interdisciplinarité n’a cependant rien d’évident dans un monde académique cloisonné par les disciplines. Dans ce contexte, la découverte des récits des chercheuses et chercheurs qui s’y sont essayé est éclairant et inspirant. C’est tout l’objet de l’ouvrage « Récits de recherche sur l’eau dans un monde interdisciplinaire ».
Résumé
Au fil de onze récits de chercheuses et chercheurs issus de différentes disciplines (sociologie, génie des procédés, sciences de l’eau, modélisation informatique, anthropologie, hydrogéologie, agronomie, écologie) cet ouvrage témoigne des différentes pratiques de l’interdisciplinarité, parfois tâtonnantes ou inconfortables, sur les questions touchant à l’eau.
Des voies nouvelles d’appréhension de l’eau comme objet de recherche interdisciplinaire y sont défrichées, autour de grands enjeux tels que la pollution, la salinisation des eaux souterraines, la restauration écologique, l’optimisme technologique, la REUT, le goutte-à-goutte, dans différentes régions du monde.
Le tout interroge les défis transversaux que la pratique interdisciplinaire pose au monde de la recherche, comme l’identité et l’engagement du chercheur dans la société, les finalités de la recherche, ou encore les apprentissages réciproques, propices au dépassement des cloisonnements disciplinaires.
Principalement destiné aux chercheurs et étudiants entreprenant ou envisageant une recherche interdisciplinaire, il pourra également inspirer les équipes d’experts souhaitant renouveler leurs approches des projets liés à l’eau.
Préface
Introduction
PARTIE 1. Négocier l’interdisciplinarité autour des objets de l’eau
Chapitre 1. Itinéraire d’un dialogue autour de la réutilisation des eaux traitées : entre génie des procédés et sociologie
Chapitre 2. Voyage dans le monde des hydrogéologues sahéliens
Chapitre 3. Le goutte-à-goutte et moi : évitement, enrôlement et engagement
Chapitre 4. L’irrigation vue du ciel : fascination et engagement critique vis-à-vis de la télédétection
PARTIE 2. Déployer l’interdisciplinarité sur des territoires de l’eau
Chapitre 5. Récit socio-écologique des cyanobactéries de la lagune Aghien (Côte d’Ivoire). L’interdisciplinarité à l’épreuve du terrain
Chapitre 6. Interdisciplinarité de terrain au Diawling (Mauritanie) : pour une hydrogéologie en société
Chapitre 7. De la nécessité d’espaces de collaborations durables autour de la restauration écologique du Rhône
PARTIE 3. Composer sa discipline de l’eau
Chapitre 8. Une difficile entrée en interdisciplinarité : le malaise et l’apprentissage avant le travail commun !
Chapitre 9. Le syndrome de l’axe 0 ou comment soigner la relation interdisciplinaire
Chapitre 10. Les dimensions sociales de l’eau en hydrogéologie à travers la pratique interdisciplinaire
Chapitre 11. Quand le cheminement interdisciplinaire du modélisateur dévoile sa discipline
Conclusion. Eau en société et interdisciplinarités
Petit plus
On aime particulièrement le fait que l’ouvrage soit accessible gratuitement dans sa version numérique.
On aime aussi le fait que les difficultés de la construction du dialogue interdisciplinaire n’y sont pas tues. Ou que l’importance de la réflexivité pour mener des recherches interdisciplinaires et participer ainsi à l’ancrage de la science dans la société y est soulignée. Loin du livre de recettes interdisciplinaires, cet ouvrage est une invitation à dépasser les postures épistémologiques pour construire de nouveaux savoirs hydrologiques, réinterroger l’eau en société, et in fine inventer de nouvelles manières d’agir vis-à-vis de l’eau.
Date de parution
août 2024
Contact
Auteurs
Anne-Laure Collard (coordination scientifique)
Jeanne Riaux (coordination scientifique)
Marcel Kuper (coordination scientifique)
Ce document a été réalisé avec l’aide financière de :