L’adaptation urbaine à la rareté de l’eau à Phoenix et à Tucson (Arizona) (Boyer et al., 2020)
Contexte
Dans les villes d’Arizona, les températures estivales peuvent désormais atteindre 50°C et les épisodes pluvieux sont de de plus en plus rares, comme pour l’été 2020 où seuls 12 mm de pluie sont tombés. Depuis le début des années 2000, le Sud-Ouest étatsunien est soumis à une sécheresse sévère qui tend à s’installer sur le long terme. Hausse des températures, multiplication des phénomènes extrêmes, aridification du climat : la région fait d’ores et déjà face aux effets du changement climatique qui posent le défi de l’habitabilité d’un monde qui se réchauffe et s’assèche.
Résumé
Cet article tiré d’une thèse en géographie se concentre sur la gestion de la rareté de la ressource en eau dans deux métropoles de l’Ouest aride des États-Unis confrontées à une intensification des sécheresses et à un stress hydrique accru. Sur un terrain où les problématiques socio-écologiques de la pénurie deviennent extrêmement critique, ce travail de recherche propose de considérer les villes de Phoenix et de Tucson comme des laboratoires de l’adaptation urbaine au changement climatique, pour explorer les différentes modalités d’adaptation à la rareté de la ressource en eau. L’analyse mobilise les outils et concepts de l’urban political ecology, afin d’observer les rapports de pouvoir entre les acteurs de la gestion de l’eau, dans un contexte où le système de grandes infrastructures hydrauliques sous-tendant la croissance urbaine est de plus en plus remis en question. Dans cet article, les auteurs montrent que des stratégies d’adaptation conservatrices sont principalement mises en œuvre par les acteurs dominants afin de maintenir la trajectoire de croissance de villes particulièrement attractives. Cependant, on voit aussi le rôle que joue l’action citoyenne dans l’émergence d’alternatives environnementales à même de réguler les usages de la ressource. Ces alternatives permettent aussi d’envisager des bifurcations du métabolisme urbain fortement consommateur d’eau.
- Introduction
- Cadre théorique et méthodes
- La ville-oasis : un métabolisme fortement consommateur d’eau
- Vers la panne de la “grande machine à distribuer l’eau” ?
- S’adapter à la rareté de l’eau : les outils de la gestion de la demande en eau urbaine. L’exemple de Phoenix
- Vers une bifurcation du métabolisme urbain : la possibilité d’une ville-désert ? Expérimentations à Tucson
- Conclusion
Date de parution
2020
Auteurs
Anne-Lise Boyer, Ingénieure d’études, ENS de Lyon, Environnement Ville Société, UMR 5600, France : annelise.boyer@ens-lyon.fr
Yves-François Le Lay, Professeur des Universités, ENS de Lyon, Environnement Ville Société, UMR 5600, France : yves-francois.le-lay@ens-lyon.fr
Pascal Marty, Professeur des Universités, USR 3129/UMIFRE 11 Maison Française d’Oxford, United Kingdom : pascal.marty@mod-langs.ox.ac.uk
Contact
Anne-Lise Boyer : annelise.boyer@ens-lyon.fr
Lien
Anne-Lise Boyer, Yves-François Le Lay et Pascal Marty, « L’adaptation urbaine à la rareté de l’eau à Phoenix et à Tucson (Arizona) : une approche de political ecology », Cybergeo: European Journal of Geography, Espace, Société, Territoire.
Ce document a été réalisé avec l’aide financière de :